Les contrôles Vigipirate étant en vigueur à l’entrée en salle, nous invitons les spectateurs à anticiper leur venue et à se présenter au minimum 40 minutes à l’avance.

Thomas Jolly

Rencontre avec Thomas Jolly, le metteur en scène de Starmania

Thomas Jolly ©Olivier Metzger/Modds

À quoi doit-on s’attendre lors de ce nouveau spectacle ? Y aura-t-il des changements par rapport aux versions précédentes ?

Les trois précédentes versions de Starmania sont toutes trois très différentes. Au fil des mises en scène, l’ordre des chansons a été modifié, des personnages ont disparus, des chansons ont été coupées ou attribuées à un autre personnage… Pour construire cette nouvelle version, le livret de 78 reste ma référence… On peut donc s’attendre au retour de plusieurs titres de la version originale. Autre retour, après 40 ans de silence, celui du personnage du grand Gourou : son discours sur l’écologie résonne très fortement aujourd’hui !

Comment appréhendez-vous de travailler sur une œuvre aussi culte et aussi marquée par ses premiers interprètes ?

C’est une chance et un luxe inouï d’arpenter ce monument de la comédie musicale depuis plusieurs mois ! Je travaille avec les ayant-droits qui m’ouvrent leurs archives pour travailler à cette nouvelle version : j’ai la sensation d’être invité dans une histoire de la chanson française, j’en suis très honoré… mais, bien que respectueux de l’œuvre, je ne suis pas frappé d’immobilisme face à elle : ce qui m’importe c’est de déployer cette épopée musicale, au plus proche de son essence, pour y inclure à la fois les publics connaisseurs mais aussi celles et ceux qui la découvriront pour la première fois !

Les peurs et les angoisses des personnages de la première version sont-elles toujours d’actualité ?

Ce qui relie tous les personnages, c’est leur sentiment de solitude dans un monde qui ne leur ressemble pas… Je pense que ce sentiment est aujourd’hui largement partagé.

Quelle est l’intention du casting ?

La force des castings précédents tenait dans la réunion, chez les interprètes, d’une puissante technique vocale avec une forte singularité. Ces deux qualités constituaient les contours des personnages. Le casting est en cours, nous cherchons cela : des interprètes singuliers mais capables de répondre à la haute exigence musicale de l’œuvre. Je n’ai jamais souhaité retrouver des ersatz des interprètes précédents, qui sont tous et toutes uniques et irremplaçables ! Le casting devra aussi refléter le monde tel qu’il est : et pourquoi pas un homme pour interpréter Sadia ?

→ Propos recueillis par La Seine Musicale

Acteur et metteur en scène, Thomas Jolly commence le théâtre dès 1993 en intégrant une compagnie d’enfants dirigée par Nathalie Barrabé à Rouen.

Enfant du théâtre public, il poursuit sa formation dans l’option théâtre du lycée Jeanne d’Arc à Rouen auprès des comédiens du Centre dramatique régional de Haute- Normandie puis parallèlement à une licenced’études théâtrales à l’Université de Caen, il intègre la première promotion de la formation professionnelle de l’ACTEA.

En 2003, il entre à l’École Nationale Supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Bretagne à Rennes alors dirigée par Stanislas Nordey et travaille ainsi sous la direction de Jean-François Sivadier, Claude Régy, Bruno Meyssat, Marie Vayssière, Anton Kouznetsov…

C’est durant cette formation que les metteurs en scène Cédric Gourmelon et Stanislas Nordey l’engagent au sein de leurs spectacles Splendid’s de Jean Genet, – Peanuts de Fausto Paravidino.)

À l’issue de sa formation, il fonde sa compagnie en Normandie : La Piccola Familia.

Il met en scène « Arlequin poli par l’amour » de Marivaux en 2006 (repris en 2011 puis recréé en 2014, en russe, pour entrer au répertoire du Gogol Center de Moscou), « Toâ » de Sacha Guitry en 2009 (Prix du public, Festival Impatience, Odéon – Théâtre de l’Europe) ou encore « Piscine(pas d’eau) » de Mark Ravenhill en 2011.

Parallèlement, avec le Trident – Scène nationale de Cherbourg-Octeville, Thomas Jolly crée un spectacle déambulatoire : « Une nuit chez les Ravalet » et deux spectacles-concerts avec l’ensemble baroque Les Cyclopes : « Pontormo» en 2008 et « Musica Poetica » en 2011.

De 2010 à 2014, il fait évènement avec « Henry VI » de William Shakespeare : la trilogie est portée à la scène dans un spectacle-fleuve de 18 heures et créée en intégralité lors du Festival In d’Avignon 2014.

Henry VI reçoit différentes récompenses : Prix Beaumarchais – Le Figaro 2014, le Grand Prix de l’association professionnelle de la Critique et le Molière 2015 de la mise en scène.

Soucieux du lien avec les différents publics, Thomas Jolly crée en miroir d’Henry VI une version (très) courte : « H6m2 » qui sillonne les territoires.

Il achève la tétralogie shakespearienne en 2015 avec « Richard III » qu’il met en scène et interprète. Pour ce spectacle, il reçoit le prix Beaumarchais-SACD de la mise en scène.
Cette création bénéficie elle-aussi de son revers conçu par l’artiste ; une installation interactive intitulée « R3m3 ».

Il conçoit pour le Festival In d’Avignon 2016 « Le Ciel, la Nuit et la Pierre glorieuse », un feuilleton théâtral en plein air retraçant l’histoire du festival en seize épisodes et conçoit avec l’auteur Damien Gabriac « Les Chroniques du Festival d’Avignon », programme court diffusé sur France Télévisions.

Dans cette même édition du festival il met également en scène « Le Radeau de la Méduse » de Georg Kaiser avec les élèves de l’École supérieure d’art dramatique de Strasbourg.

Sa création « Thyeste » de Sénèque ouvre la 72e édition du Festival d’Avignon en 2018 dans la Cour d’honneur du Palais des Papes. Cette même année il crée la mini- série télévisée « Le Théâââtre » diffusée sur France Télévisons.

À l’opéra, Thomas Jolly met en scène « Eliogabalo » de Cavalli à Garnier en 2016, « Fantasio » d’Offenbach à l’Opéra Comique en 2017 puis « Macbeth Underworld », composé par Pascal Dusapin, à l’Opéra Royal de la Monnaie à Bruxelles en 2019.
Avec « Un Jardin de silence », c’est une création musicale d’une autre nature que Thomas Jolly crée en 2019 avec la chanteuse L (Raphaële Lannadère) et Babx autour de Barbara.

Depuis 2011, Thomas Jolly intervient en tant que pédagogue dans plusieurs conservatoires et Écoles Nationales Supérieures (TNB, TNS…).

Il est également successivement artiste associé au Trident – Scène nationale Cherbourg-en-Cotentin, au TNB – Théâtre National de Bretagne, au TNS – Théâtre National de Strasbourg, au Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique.

Il dirige Le Quai Centre Dramatique National Angers Pays de la Loire, depuis janvier 2020.

Au cœur d’une saison troublée par la crise sanitaire du COVID 19, il crée pour l’événement « QUAI L’ÉTÉ » « La Nuit de Madame Lucienne » de Copi en juillet 2020.

En 2020, il est l’interprète de Xipharès dans la pièce « Mithridate» de Racine que met en scène Éric Vigner.

Il est, par ailleurs, le metteur en scène choisi pour la recréation de la comédie musicale Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon à l’automne 2022 à la Seine Musicale.

Newsletter