Nabucco, un mélodrame ?
Ismaël et Fenena s’aiment mais leurs pays s’affrontent.
Le jeune homme est le neveu du roi de Jérusalem, la jeune fille est la fille de Nabucco, roi de Babylone. Cette dernière est retenue en otage par le grand-prêtre des Hébreux. De son côté, Nabucco, vainqueur implacable, retient les juifs en esclavage, tandis qu’Abigaïlle sa fille illégitime s’empare du pouvoir…. Amours impossibles, violences et trahisons s’enchainent.
Verdi souligne ces multiples rebondissements par une partition ferme et vigoureuse qui sait intensifier chaque situation dramatique. Vocalises aigües, accents martiaux se succèdent.
Mais les passages les plus émouvants restent ceux qui soulignent la détresse d’un peuple en exil.
Ces mélodies immortelles confiées au chœur sont, pour lui celles des italiens sous domination autrichienne. Au-delà, elles soulignent l’espérance de tous les exilés, de tous les asservis.
Le fameux Va pensiero devient l’hymne intemporel de tous ceux qui rêvent de leur patrie « si belle et perdue ».