Dès les premières irisations de l’orchestre, le violon énonce l’hypnotisante mélodie qui semble s’extraire d’un paysage brumeux et hante tout le concerto. Les aigus fantomatiques se dissipent bientôt pour laisser place à une joyeuse fanfare. La soliste multi-récompensée Liya Petrova pourra y déployer sa sonorité généreuse dans l’Allegro molto appassionato, nous grisant de sa virtuosité naturelle, parfaite dans cette partition à l’écriture volubile et féerique, mais aussi plus orageuse. Car Mendelssohn est un compositeur tout en nuances et l’archet de la violoniste devra aussi faire sonner le surnaturel et fantastique deuxième mouvement.

Autre bijou du répertoire, les « Rêves d’hiver » de Tchaïkovski, sous-titre de sa Symphonie n° 1, partition ô combien élégante et légère avec son orchestre très visuel. Les pupitres dialoguent, offrant des mélanges de timbres aux coloris variés, volontiers sombres (merveilleuses clarinettes, bassons et cordes graves !), et soudain fourmillants et pittoresques, comme dans le tournoyant et mystérieux Scherzo. L’Orchestre Symphonique des Flandres, tour à tour pétillant et plus véhément, souligne les atmosphères et la poésie de cette partition.

Un programme envoûtant dont les merveilles mélodiques réchauffent ce voyage à travers des étendues hivernales et mystérieuses, avec pour la première fois Martijn Dendievel en chef titulaire de l’Orchestre Symphonique des Flandres.