Bérénice (journaliste) : Camila. Alivor. Samy. Vous êtes parmi les acteurs principaux de la Haine sur scène. La haine sur scène, ça a fait ses débuts à La Seine Musicale en 2024, il y a un an. Vous êtes ensuite parti en tournée dans toute la France, et aujourd’hui, je suis très heureuse de vous accueillir parce que le spectacle revient à La Seine Musicale en novembre.
Comment s’est passée la tournée ? Comment s’est passée cette dernière année pour vous ?
Alivor (alias Hubert) : Très bien. Enrichissante. Intense. Oui, c’était enrichissant d’un point de vue aussi intérieur entre nous et aussi surtout avec le public. On a rencontré différents publics, différentes villes. Ça nous a permis de voir aussi les différentes cultures au sein des différentes villes de France, parce qu’on était accueilli différemment, mais toujours bien. Et on a commencé à La Seine Musicale, on a continué ailleurs et on revient à La Seine Musicale. Donc la boucle est bouclée.

Et ça vous fait quoi alors là, de retrouver ce spectacle, mais dans ce lieu qu’est La Seine Musicale ?
Camilla (alias Leïla) : Quand on fait un spectacle, souvent on a peur de se lasser de son propre spectacle. Donc moi je sais qu’à chaque fois, l’an dernier, j’essayais de re-nourrir ma motivation chaque jour. Et là, quand je suis revenu tout à l’heure dans la salle de La Seine Musicale, ça m’a fait bizarre parce que je me suis dit c’est à la fois familier et j’étais à la fois super motivée à reprendre. Parce que je pense que le spectacle va prendre une nouvelle tournure, même s’il n’y a rien qui change dans les écrits ou dans les dialogues, etc. La motivation qu’on a, et on a tellement grandi en fait en un an, fait qu’on est déjà plus confiants, plus sûrs de nous. On a pris en maturité et chacun de nos personnages, on les connaît mieux maintenant et ils font partie de nous. Donc on est contents de revenir là en novembre pour pouvoir mettre tout ça en scène et de retrouver un nouveau public, parce qu’il y a plein de gens qui ne l’ont pas vu aussi.

Vous avez des exemples de meilleurs retours publics que vous ayez eu, enfin quelque chose qui vous a marqué de toute cette année ?
Samy (alias Saïd) : Moi, à partir du moment où le public ne te dit pas bravo mais te dis merci, tu sens que tu as fait un truc. Mais ouais, c’est à chaque fois un public différent à chaque fois des commentaires différents, mais on voit tout le monde debout à la fin, on voit des pleurs, des rires, les gens se prendre dans les bras. Donc je pense qu’on a réussi la mission.

Donc toi Camila, tu incarnes le rôle de Leïla, et c’est un rôle féminin qui n’existe pas dans le film — il a été créé spécialement pour le spectacle La Haine sur scène. Qu’est-ce que ça te fait d’incarner cette voix féminine qui n’existait pas dans ce film quasiment 100 % masculin ?
Camila : La Camila de l’année dernière, elle était angoissée. Je me rappelle, il y avait un monsieur qui n’avait pas été très sympa, et ça m’avait touchée. Mais je l’ai pris avec du recul, parce qu’il ne comprenait pas pourquoi il y avait le rôle d’une fille, etc. Donc j’avais un peu ce stress de décevoir. Et puis, en plus, il y avait beaucoup de femmes qui sont venues voir le spectacle. Donc je me disais “Il faut que je rende fière la communauté féminine”. Et c’était un sujet très important, via la scène, la chanson et la danse.
À l’heure d’aujourd’hui, je trouve que je suis très confiante, dans le sens où je sais qui est Leïla, je sais pourquoi elle est là. Je sais aussi que les femmes ont une place très importante dans la vie de tous les jours, que ce soit dans les quartiers ou même en général. Dans le monde, elles ont une place très importante — et dans la vie des hommes aussi. Je trouve que c’est important de le préciser. Ça peut être des mamans, des sœurs, des filles. Je trouve que c’est un rôle qui est important. Et je suis très fière de présenter ce personnage, et je pense qu’il grandit toujours, jour après jour.

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La Haine
Jusqu’ici rien n’a changé